<183>tiquez celle de Zénon. J'attends avec impatience le retour de Finette; elle sera bien questionnée, je vous en réponds, m'intéressant toujours tendrement à ce qui vous regarde, et étant avec une parfaite estime, ma très-chère sœur, etc.

190. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Le 4 août 1747.



Mon très-cher frère,

Si je ne suivais que mon empressement et ce penchant secret qui m'attire vers vous, il y aurait déjà longtemps, mon très-cher frère, que j'aurais contenté le désir que j'ai de vous revoir et de vous réitérer toute l'étendue de ma tendresse. Je voudrais que ma santé délabrée se prêtât tant soit peu aux instigations de mon cœur; je volerais sur-le-champ pour accomplir mes vœux. Mes infirmités opiniâtres ne me permettent pas de me flatter d'un si grand bonheur.a Je craindrais même de vous être à charge. Quelle satisfaction pourrait vous causer un squelette ambulant, tourmenté de mille maux, qui ne se trouve bien que quand il souffre moins. Un souffle, une goutte de rosée dérange en un instant tout ce que l'art a pu opérer dans un long espace. Voilà mon portrait en deux mots. Vous voyez, mon très-cher frère, combien il est peu aimable. A ce qu'il me paraît, le détail que j'ai eu l'honneur de vous faire des femelles du Carlsbad a donné matière à votre morale épicurienne. Je ne puis tirer grande gloire de ma vertu. Je suis d'opinion que cette qualité ne consiste qu'à résister aux tentations. Comme je n'y suis point exposée, et que


a La Margrave surprit son frère en arrivant à Potsdam le 15 août.