<138>Nous avons reçu ici notre nouveau maître de ballets,a qui a dansé hier pour la première fois à la Comédie, et c'est sans contredit un des grands sujets pour la danse qu'il y ait en Europe; il danse, dans le sérieux comme dans le comique, avec une grâce et une légèreté infinie. Sa sœur est une très-jolie danseuse, qui danse dans le gracieux et avec une précision infinie. Nous attendons pour le second opéra Salimbeni et la Barberina,b qui compléteront ce qui peut encore manquer à nos divertissements. Ce sera le Ier de décembre que commenceront nos plaisirs. On attend beaucoup d'étrangers pour cet effet, et je crois que nous en aurons plus que nous n'en voudrons. Adieu, ma très-chère sœur; je vous souhaite mille plaisirs et contentements, vous priant de me croire avec une tendresse parfaite, etc.

Mille amitiés au Margrave et à la petite Frédérique, je vous prie.

138. A LA MÊME.

Berlin, 19 janvier 1744.



Ma très-chère sœur,

Je viens de vous envoyer par Pöllnitz le dessin de la maison de l'Opéra, comme vous l'avez souhaité. Ma belle-sœur est, Dieu merci, enceinte de près de quatre mois.c Dans quinze jours notre carnaval est fini.


a Lani. Voyez t. XIX, p. 32 et 33, et t. XXV, p. 581, 583 et 611.

b Voyez t. XXV, p. 581 et 582.

c Voyez t. III, p. 90.