<137> douairière, qui est fort sensible à voire souvenir, m'a fait mille questions sur votre sujet, dont la moindre devrait vous être sensible par la part qu'elle prend à ce qui vous regarde. J'ai trouvé que, pour ma satisfaction, j'étais resté d'un siècle trop peu à Baireuth, et que, pour mes affaires, j'y étais resté un siècle de trop, tant peu notre devoir s'accorde avec nos inclinations. J'espère, pour l'amour de votre santé et de votre repos, que vous serez quitte de Médée, et que la tranquillité entière régnera à Baireuth. Nous aurons le 8 opéra, au jour de nom de ma sœur Amélie, et bal masqué dans la salle. Tous ces plaisirs ne remplacent point chez moi les vides de l'amitié. Non, ma chère sœur, rien ne peut égaler l'expression tendre des sentiments avec lesquels je suis, ma très-chère sœur, etc.

Mille amitiés, s'il vous plaît, au cher Margrave.

137. A LA MÊME.

Potsdam, 21 novembre 1743.



Ma très-chère sœur,

Je suis bien aise que votre universitéa vous ait divertie. Je tremble déjà d'avance de tous les savants qui en sortiront, et, s'ils commencent à disputer sur la divisibilité de la matière, quels ne seront point leurs progrès! Cependant vous n'aurez rien fait, ma chère sœur, tant que la duchesse de Würtemberg n'aura point disputé contre votre chancelier et vos professeurs.


a Voyez ci-dessus, p. 64.