<XXI> du commandement de l'armée en Saxe, du 11 mars 1758, sera reproduite, d'après l'autographe, parmi les ouvrages militaires de l'Auteur.

Il est presque indispensable, en lisant la correspondance qui nous occupe, d'avoir toujours sous la main les Œuvres historiques de Frédéric. Sans cela, il serait difficile de bien comprendre et apprécier cette correspondance, qui roule en grande partie sur les affaires publiques, c'est-à-dire sur les quatre guerres, sur le partage de la Pologne et sur les voyages diplomatiques du prince.

Pendant la guerre de sept ans et celle de Bavière, les deux frères faisaient chiffrer leurs lettres quand ils craignaient qu'elles ne fussent interceptées. Dans les séjours que le prince Henri fit, soit à Saint-Pétersbourg en 1770-1771 et en 1776, soit à Paris en 1784, Frédéric lui adressait des lettres de deux espèces, les unes, ostensibles et en écriture ordinaire, expédiées par la poste,a les autres, secrètes et chiffrées,b envoyées par l'entremise de négociants sur la fidélité desquels on pouvait compter. Il y a même des lettres écrites en partie d'une manière, en partie de l'autre. Notre édition en renferme de toutes ces espèces, et le lecteur distinguera facilement, parmi les lettres politiques, celles qui étaient secrètes de celles qui étaient ostensibles. Frédéric écrivait tout de sa main, et conservait les minutes des pièces qu'il faisait chiffrer. Grâce à la facilité avec laquelle il travaillait, le nombre de ses lettres est immense, et la collection conservée aux Archives royales est d'une incomparable richesse. C'est ce qui nous a obligé à faire bien des suppressions, et cela par divers motifs. D'abord nous omettons toutes les pièces insignifiantes qui ne cadreraient pas avec notre but, et, surtout dans la correspondance relative aux guerres, ce qui, au lieu de jeter du jour sur l'histoire de l'époque, la vie intime des illustres correspondants, leurs relations et leurs sentiments, porte plutôt le caractère de nouvelles, en quelque sorte de gazettes militaires, d'ordres de marche, de rapports, etc. Nous retranchons également de la correspondance politique et diplomatique tout ce qui n'est qu'une répétition d'objets déjà traités dans des lettres qu'on peut considérer comme des documents historiques. Il en est de même des nouvelles des cours, tirées des dépêches des envoyés ou des bulletins des correspondants que le Roi entretenait dans les grandes capitales, surtout à Paris. Sans ces suppressions indispensables, l'abondance des matières fatiguerait le lecteur, et refroidirait l'intérêt que mérite


a Tels sont les numéros 212, 214, 215, 217, 220, 221 et 223.

b Par exemple, les numéros 213, 216, 218, 219, 222, 224, 225 et 226.