<78> me trouve plus que contente. Quelles obligations ne vous ai-je pas d'adoucir votre absence par mille attentions obligeantes à mon égard, et que ne vous dois-je pas! Aussi, mon cher fils, s'il était possible, vous augmenteriez mon attachement pour vous, s'il n'était à un point qu'il ne peut être égalé. Je suis ravie de voir le commencement de la lettre de madame Brandt; je m'étonne qu'elle a si bien retenu la conversation qu'elle a eue avec le Roi. Les nouvelles de Paris seront pour ce soir, et l'almanach aussi. Il n'y a point de commencement de printemps ici; un ouragan épouvantable fait trembler jusqu'en maison serrée; un froid perçant saisit, et fait chercher la cheminée; tout cela est un préambule de peinture pour cet après-midi, qui sera des plus longs. Je crois pourtant, mon cher fils, avoir bien employé ma journée, puisque j'ai eu la satisfaction de vous assurer que mon cœur est tendrement tout à vous.

3. DE LA REINE-MÈRE.

Berlin, 24 août 1743.



Monsieur mon très-cher fils,

N'est-ce pas abuser de votre patience, mon cher fils, de vous écrire d'abord après votre départ? C'est pour vous marquer à quel point je suis sensible de voir que vous voulez vous intéresser à ma personne et à ma santé. Je ne puis que me flatter d'avoir quelque part à votre amitié, et c'est ce qui me cause la plus grande satisfaction du monde. J'ai suivi vos ordres; je me suis promenée, et j'ai des témoins du généreux effort que j'ai fait. Henri m'a parlé d'un pique-nique qui se donnerait, à votre retour ici, dans sa chambre; je me fais un plaisir, mon cher fils, d'en être, surtout si vous êtes de la partie; rien ne me