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405. AU MÊME.

Le 22 février 1786.



Mon très-cher frère,

Puisque vous voulez savoir de mes nouvelles, j'ai l'honneur de vous dire, mon cher frère, que depuis six jours ma santé commence à aller mieux. Après avoir été six jours sans dormir, le démon de la Faculté m'a rendu le sommeil, et cela m'a beaucoup soulagé; et l'on prétend que cette médecine me guérira. Il en était temps, car si l'insomnie et le total épuisement de forces avaient continué, je n'aurais jamais gagné le printemps. La toux a diminué de même; il ne me reste encore qu'une extrême faiblesse, et je doute que je regagne mes forces perdues. Vous avez la bonté de me dire que vous vous prépariez à retourner à Rheinsberg, et que peut-être iriez-vous revoir votre vieux frère. Ce vieux frère sera toujours charmé de vous embrasser et de vous assurer de vive voix du tendre attachement et de la haute estime avec laquelle il est, etc.

406. AU MÊME.

Le 26 février 1786.



Mon très-cher frère,

Vous avez bien de la bonté de vous intéresser aux infirmités de votre vieux frère. J'avais chanté victoire trop vite. Voici deux jours que j'ai été obligé d'en rabattre, parce que l'asthme m'incommode souvent assez fort; alors l'haleine courte me rend la conversation difficile.