<495> du sage et admirable projet qu'il vous a suggéré. Ici tout va fort bien pour nous; l'ennemi se restreint dans une défensive rigoureuse, et qui doit lui porter préjudice à la longue. Je suis, etc.

320. AU MÊME.

Camp devant Jaromircz, 22 juillet 1778.

Je suis charmé, mon cher frère, du parti que, selon votre lettre du 19, vous avez pris de suivre le beau dessein que vous avez conçu. L'avantage qui vous en reviendra sera de nettoyer l'Elbe, de prendre Leitmeritz, qui est à dos de Loudon, de prendre sa tête de pont de revers, et par conséquent de l'obliger de décamper pour se mettre à Budin, derrière l'Éger. Vous aurez encore l'avantage de prendre à revers ces troupes qui sont à Gabel, ainsi que vers Reichenberg, ce qui dégage la Lusace des incursions qu'on aurait à craindre par cette voie; après quoi vous pourrez repasser l'Elbe à Leitmeritz, et entreprendre ce que vous jugerez faisable et à propos. De mon côté, je trouve des difficultés presque insurmontables pour l'offensive. J'ai un corps à Kottwitz, près d'Arnau; d'Alton campe à Arnau, et un nommé Lattermann est posté entre Nieder-Langenau et Hermannseiffen. Je n'ai pas encore pu faire assez reconnaître le pays pour vous marquer ce qui sera faisable de ce côté, et ce que nous pourrons entreprendre, ou ce que la prudence nous interdira. Toutefois vous pouvez être assuré que je ne négligerai rien de possible, et qu'il n'y aura que les choses imprudentes que je n'entreprendrai point. Je vous envoie un croquis du camp autrichien. Le poste d'Arnau est fautif, parce qu'il est à un mille et demi de Königinhof; d'ailleurs, vous