<471> tout dépend de la paix qu'ils doivent conclure; en attendant, il s'agit de voir si la dépêche de Riedesel que vous avez envoyée par courrier ne les portera pas à vous envoyer un secours prompt, quoique moins considérable que celui qu'on donnera, si la paix se conclut. Je ne puis plus rien dire sur la situation générale de vos affaires; quoique pas encore absolument parvenu au point où tout raisonnement cesse, je vois cependant que dans peu, tout ce qu'un État a de précieux sera abandonné à la fortune, les biens, la vie, la réputation, la gloire, la sûreté de la société. Je ne nierai pas que j'aie formé des vœux pour que ni vous, mon très-cher frère, et votre État fussiez encore exposés à une situation extrême; mais comme la chose parait au point que rien ne la pourra changer, je souhaite votre conservation, votre prospérité, avec le désir de vous être utile autant que mes faibles talents me seconderont dans l'ardeur de vous servir. Je suis, etc.

298. AU PRINCE HENRI.

Ce 30 (mars 1778).



Mon cher frère,

Vous aurez l'auditeur, le prévôt, le bourreau et tout ce qu'il faut pour la haute justice; et s'il y a encore quelques bagatelles, on pourra les arranger promptement. Je donne ici les listes des marches des troupes à Pfau,a pour qu'on sache chaque jour où elles sont, en cas


a Théodore-Philippe de Pfau, né en 1727 à Francfort-sur-le-Main, fit, avec l'armée russe, les campagnes de 1769 et de 1770 contre les Turcs (voyez t. XXIII, p. 193). En 1778, il était quartier-maître dans l'armée du prince Henri. Promu au grade de général-major en 1789, il fut tué près de Tripstadt, le 13 juillet 1794, dans la guerre contre les Français.