<446>J'attends demain des bulletins de France, et je vous les enverrai, mon cher frère, pour vous amuser un moment.

J'ai fait l'acquisition du troisième prince de Würtemberg,a et je ne saurais en dire assez de bien. Ce jeune homme promet beaucoup. Je ne fais pas difficulté de le préférer à ses frères. Il ne prévient pas par l'extérieur; mais je suis très-trompé, ou ce jeune homme, s'il vit, fera son chemin. Voilà, mon cher frère, toutes les nouvelles que la stérilité de Potsdam me fournit. C'est en faisant des vœux pour votre entière convalescence que je vous prie de me croire avec la plus haute estime et la plus parfaite tendresse, etc.

276. AU MÊME.

Le 13 avril 1777.



Mon très-cher frère,

Je vous remercie de la patience que vous voulez bien avoir pour continuer encore une diète, mon cher frère, indispensable pour votre entier rétablissement. Je conçois bien qu'il vous en coûte pour vous soumettre à un régime qui vous rend l'esclave de la Faculté; mais, d'un autre côté, vous prolongerez par là vos jours, et vous me conservez un frère que je serais au désespoir de perdre.

Depuis votre maladie, il s'est passé bien des choses que je n'ai pas voulu vous communiquer, parce que vous étiez malade, et que ces choses doivent rester cachées. Voici le plan que je me suis fait, mon cher frère, et que je suis pied à pied : d'être le plus intimement lié


a Frédéric-Eugène-Henri, né le 21 novembre 1758, nommé lieutenant-colonel en 1777 et, le 21 mai 1801, général de cavalerie, mort en 1823.