<380>ner quelques nouvelles de l'Europe, je puis vous apprendre que l'on croit que le ministère d'Angleterre est sur le point de s'accommoder avec celui d'Espagne, de quoi je doute encore, parce que la nation a été mise en fermentation par les grands préparatifs de guerre que le gouvernement a ordonnés, et que, dans ce pays-là, la volonté du ministère est souvent obligée de s'accommoder à celle du peuple. On m'écrit de Hollande qu'on y dit l'électeur de Bavière mort; je n'en crois rien, parce que, si cela était, on me l'aurait mandé de Vienne et de Dresde. Je suis, etc.

216. AU MÊME.

Potsdam, 11 novembre 1770.



Mon cher frère,

J'espère qu'on ne passera pas le Rubicon. Les Turcs demandent la paix à cor et à cri; vous l'aurez vu par la dépêche originale que je vous ai envoyée; mais trop de gens veulent se mêler de cette paix, de sorte que le meilleur parti et le plus court est que l'Impératrice la fasse négocier à la tête de ses troupes. Les conditions qu'elle demande sont tolérables; elles ne peuvent point donner lieu à rompre la négociation, et pourvu qu'entre eux ils terminent au plus vite ces différends, c'est tout ce que nous pouvons désirer de mieux. Les Turcs veulent relâcher Obreskoff dès qu'ils sauront sûrement que les Russes veulent faire la paix. Je m'étonne de cette lenteur qu'on marque pour les affaires de la Pologne. Dans le fond, on cède sur tous les articles innovés à la dernière diète, et l'on s'en tient à conserver le Roi, comme de raison; cela est si modéré et si raisonnable, que personne n'y peut trouver à redire. Si l'on m'envoie un plan, je tâcherai de