<357> de papier qui y gagneront. Les Polonais commencent à ouvrir les yeux sur le précipice qui s'ouvre pour eux; ils sont sûrs de voir leur pays dévasté par les deux partis, qui se disent leurs amis. Je leur dis, pour les consoler, qu'ils avaient été spectateurs tranquilles de la dernière guerre, et qu'à présent leurs voisins se trouvaient à leur tour les bras croisés.

Je vous renvoie, mon cher frère, la lettre du sieur Bramcamp.a Il m'a demandé la même chose, et je lui ai répondu que la coutume n'était pas contraire à ce que l'on eût en d'autres pays des résidents ou consuls de commerce, mais que les envoyés, on ne les employait que réciproquement; et comme le roi de Portugal n'a pas témoigné d'en vouloir envoyer à Berlin, il serait ridicule d'avoir un ministre à sa cour. Ces bons Hollandais ne pensent qu'à leurs petits intérêts de famille, et ils ne comprennent pas qu'il y aurait de l'indécence d'entrer en de pareilles idées.

Je vous embrasse, mon cher frère, sincèrement, en faisant mille vœux pour votre contentement, vous priant de me croire avec une parfaite tendresse, etc.

197. AU MÊME.

Le 8 mars 1769.



Mon cher frère,

Je souhaite de tout mon cœur que l'air de la campagne vous fasse du bien, et je me prépare également à le prendre à Sans-Souci, où


a Négociant d'Amsterdam. Sa collection de tableaux avait attiré en 1755 l'attention de Frédéric, qui voyageait alors incognito en Hollande, en se faisant passer pour un musicien du roi de Pologne.