<348> pour ce temps-ci, en vous priant d'être persuadé de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

188. AU MÊME.

Le 24 juillet 1766.



Mon très-cher frère,

Votre souvenir m'est toujours agréable et précieux. Comme vous me parlez, mon cher frère, de l'entrevue manquée avec l'Empereur,a je puis vous informer à présent exactement de ce qui y a donné lieu. La mère et Kaunitz, qui le connaissent, savent l'aversion naturelle que ce jeune prince a pour les Français; ils ont appréhendé qu'il ne s'échappât en propos vis-à-vis de moi, et que cela pût troubler leur union avec la cour de Versailles; et, afin d'éviter tout ce qui pourrait donner de la jalousie à leurs alliés, l'Impératrice a écrit à son fils de hâter son voyage, de ne s'arrêter nulle part, et d'accélérer son retour. Je sais que l'Empereur a dit au comte Colloredo qu'il avait sacrifié cette entrevue à la volonté de sa mère, mais qu'il en conservait le projet pour l'exécuter une autre fois.

Les petites véroles ravagent singulièrement cette année, surtout les personnes d'un certain âge. Voilà notre belle-sœur Ferdinand qui en est attaquée. On m'écrit de Berlin qu'il n'y a aucun danger; je le souhaite, mon cher frère, et que, parmi vos amusements, vous ne me mettiez pas entièrement en oubli, et que vous soyez persuadé de la tendresse avec laquelle je suis, etc.


a Voyez t. VI, p. 18, et t. XXIV, p. 127 et suivantes.