<298> reconnaissance. Adieu, mon cher frère; je suis avec tous les sentiments d'amitié, de tendresse et de reconnaissance, etc.

136. AU MÊME.

Sprottau, 4 (novembre 1762).



Mon cher frère,

Le peu de pertes que vous avez fait à votre action me réjouit infiniment; c'est faire les choses galamment, et ne point arroser vos lauriers de nos larmes. Vos lieutenants seront capitaines, comme vous le désirez, et j'assemblerai de croix tout ce qu'on en pourra trouver à Berlin, pour que vous puissiez les distribuer à ceux qui se sont le plus distingués ou par leur valeur, ou par leur intelligence, ou par leur zèle. Mon croc est très-mal fourni de matières à gratifications; je pourrais donner des prébendes in partibus infidelium; cependant je ferai ce qui sera possible, pour témoigner à ceux qui l'ont mérité ma bonne volonté et ma reconnaissance. Je vous ai annoncé un détachement de Caramelli; mais comme cela se trouve faux, je le révoque, et vous envoie une lettre de Lentulus où vous verrez que c'est un bruit sans fondement. Les Saxons et les Autrichiens en feront sûrement courir de cette espèce le plus qu'ils pourront. Toutefois j'ai bien des raisons de croire que Daun ne détachera rien. Cela serait si long à détailler, que je vous prie de vous en rapporter sur ma bonne foi. Toutes nos montagnes ont retenti hier du bruit de votre victoire; pour rendre la chose plus touchante, les canons ont tiré à boulets aux endroits où nos postes sont à portée de l'ennemi. La galanterie ne sera pas de leur goût; mais c'est un rendu, et vous m'avez fait grand plaisir de me