<161> Vous êtes pourvu à présent jusqu'au 12 août, et l'on pourrait sans peine vous donner jusqu'au 12 septembre.

Fr.

>Ces marches en arrière, à la longue, ne vont pas; il vous manquera toujours ou du fourrage, ou du pain, ou Dieu sait quoi, et vous perdrez autant par désertion que si vous vous battiez avec l'ennemi; et, dans notre situation désespérée, il faut avoir recours à des remèdes désespérés.

Fr.

Il faut toujours vous tourner du côté de la grande armée ennemie; si elle détache pour la Silésie, vous pouvez détacher de même; si elle va en Silésie, et qu'elle détache vers la Lusace, vous ferez la même chose. Envoyez, je vous en conjure, cette lettre à mon frère Henri pour laquelle je vous ai vainement tourmenté avant votre départ.

Frederic.

66. DU PRINCE DE PRUSSE.

(Bautzen, 30 juillet 1757.)



Mon très-cher frère,

Les lettres que vous m'avez écrites, et la réception que vous m'avez faite hier, ne me prouvent que trop que je suis perdu d'honneur et de réputation dans votre esprit. Ceci m'attriste, me chagrine, mais ne m'abat point, n'ayant aucun reproche à me faire, et étant fon-