<122>vailler par lui-même, et toute l'étude que vous ferez à présent vous abrégera autant de chemin dans l'avenir. Quoique je puisse travailler, il restera encore après ma mort bien des bonnes choses à faire, et si vous êtes informé de l'intrinsèque des affaires, et que vous en connaissiez les combinaisons, vous pourrez avoir cette gloire.

Ma lettre vous paraîtra peut-être trop sérieuse; mais, mon cher frère, il faut absolument faire des réflexions et vous préparer à l'emploi auquel le ciel vous destine, et il ne faut jamais que le plaisir dérange les choses de devoir; elles sont les premières. On est aussi indifférent pour un homme mou que le monde estime l'homme utile; et quelque esprit qu'on peut avoir, on n'avance pas sans application. Mais il me semble déjà que ma morale vous ennuie très-fort, et que vous donnez le vieux frère au diable. Je n'en suis pas moins avec bien de l'estime, etc.

28. AU MÊME.

(Avril 1750.)



Mon cher frère,

Je vois par votre lettre que vous voulez m'engager dans un long procès. Souffrez que je vous dise que j'en vois trop les conséquences pour que j'aie l'imprudence de m'y engager avec vous. Si vous voulez encore accepter un conseil que mon amitié vous donne, c'est de ne pas trop remuer une affaire qui à la fin pourrait devenir fâcheuse. J'ai tous les égards convenables pour vous; je ne veux point vous chagriner par ma faute. Il n'y a que l'article du militaire, qui m'importe trop pour que je puisse y admettre des ménagements pour