<607> souhaite que la marche ne vous fasse aucun mal. Gardez encore demain la chambre, quand même vous vous porteriez bien, pour amasser quelques forces et pour prévenir les récidives.

Le vieux routiera m'écrit bien des misères avec le style dur de sa brutalité héroïque; il est fort content de voir grossir ses troupes, mais mal satisfait de ne pouvoir pas faire résonner dans les champs saxons sa vieille trompette de Sodome.

Adieu; ayez grand soin de votre santé, et portez-vous bien; c'est ce que vous avez de mieux à faire, et par où vous pourrez obliger le plus sensiblement celui qui est tout à vous.

31. AU MÊME.

Camp de Trautenau, 8 octobre 1745.



Mon cher Rottembourg,

Votre chirurgien est venu, qui m'a donné votre lettre. Il m'a tranquillisé tout à fait au sujet de votre santé. Je vous donne mille bénédictions sur votre chemin, ne désirant que de vous revoir en bonne santé. Nous ne pourrons guère séjourner dans ce camp au delà du 12, et je verrai si je pourrai pousser ma campagne inclusivement jusqu'au 20; ce sera le bout du monde. Ensuite les quartiers d'hiver se régleront, et je ne pourrai être tout au plus que vers le 4 ou le 5 de novembre à Berlin. Nous avons eu une bataille au fourrage d'aujourd'hui; les ennemis y sont venus forts de huit mille hommes. Nous y avons quarante-huit hommes de blessés et dix de tués. La maudite guerre!


a Le prince Léopold d'Anhalt-Dessau. Voyez t. III, p. 167. et t. XX, p. 147.