<531>ger les satellites qui l'approchent, et dont les influences sont souvent d'autant plus dangereuses, qu'ils ne semblent pas mériter par eux-mêmes que V. A. R. y fasse la moindre attention.

Quoique je la croie beaucoup mieux instruite que moi de ce qui se passe à P......, je crois lui devoir dire confidemment ce qui y est arrivé, ces jours passés, à l'occasion de l'abbé Gresset. L'incomparable Astralicus,a en lisant au patronb la Gazette de Cologne, lui lut aussi le même article que j'ai pris la liberté de rapporter à V. A. R. dans ma lettre du 19 du courant; car on m'assure que ce gazetier l'a inséré de mot en moi dans sa feuille. Vous ne sauriez douter, monseigneur, que l'auditoire n'en ait été frappé. On s'informa soigneusement si la nouvelle et ail bien véritable, à quelle fin V. A. R. faisait venir un jeune jésuite, qui pouvait le lui avoir recommandé, si cette recommandation s'était peut-être faite par Grumbkow, par Pöllnitz, ou par moi. Personne n'ayant su que répondre à toutes ces questions, Pöllnitz répondit enfin, dit-on, à la dernière qu'il ignorait absolument ce que c'était que cet abbé, mais que si quelqu'un l'avait recommandé, supposé que tout le fait fût vrai, ce ne pouvait avoir été que M. de La Chétardie,c et que probablement il ne l'aurait pas recommandé, si ce n'était un homme de mérite. La conversation finit là-dessus, à ce qu'on m'a assuré, et l'on changea de propos, après avoir défendu aux assistants d'en rien rapporter à V. A. R. Ce que j'en sais, je le tiens non seulement de Pöllnitz, qui vient de sortir de chez moi,


a Otto von Graben zum Stein, moine dans le Tyrol, sa patrie, puis aumônier dans l'armée autrichienne, se convertit au luthéranisme à Leipzig, se maria, et devint, en 1781, à la mort de Gundling, le collègue de Fassmann dans la Tabagie de Frédéric-Guillaume Ier, où Morgenstern lui succéda plus tard. Le 19 janvier 1732, il fut créé vice-président de la Société royale des sciences de Berlin, par une très-curieuse patente de ce prince, qui le nommait ordinairement Astralicus, parce que dans ses Unterredungen von dem Reiche der Geister, 1730 et années suivantes, il avait prétendu que l'homme est composé d'un corps, d'une âme, et d'un esprit qu'il appelait Astralgeist. Voyez le Journal secret du baron de Seckendorff, p. 144.

b Le roi Frédéric-Guillaume Ier.

c Envoyé de France à la cour de Berlin. Voyez t. XVI, p. 160.