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D'une auguste suite d'aïeux,
De princes grands et magnanimes,
Héros qu'en mille dons sublimes
Exaltèrent toujours les cieux.

Mais déjà la pompe commence.
Charmant, enlevant tous les cœurs,
Un auguste héros s'avance
Entre mille douces clameurs.
C'est lui que l'Europe alarmée,
Et tremblante d'être opprimée,
A vu lui rendre la paix.
Que de chefs à mine guerrière,
Empruntant de lui leur lumière,
Mènent de ravissants objets!

Dans le saint temple tout arrive;
C'est là que, sous les nœuds sacrés,
L'un et l'autre cœur se captive
Pour n'être jamais séparés.
Mais quel bruit fait trembler la terre?
Ne craignez plus ici la guerre,
Grâces, Muses, rassurez-vous;
Ce grand bruit n'est qu'un bruit de joie
Sur le bien que le ciel envoie
Aux amants devenus époux.

La pompe encor plus éclatante
Revient d'un pas majestueux.
Suivons; quel éclat se présente!
Tels étaient les festins des dieux.
Les déesses d'intelligence
Avec tendresse et diligence
Servent les fortunés époux,
Et Flore verse sur leurs têtes
Mille fleurs qu'elle a toujours prêtes,
Et dit d'un air charmant et doux :