<451> dans la Préface de l'éditeur que ce poëte n'a jamais été entièrement traduit en vers français, et qu'il croit même très-difficile d'y réussir, à moins que plusieurs bons poëtes de génies différents ne s'associent pour y travailler. Trois auteurs, savoir, Le Noble, Régnier-Desmarais et un anonyme, y ont fait insérer leur version des deux premières odes, de celles que j'ai eu l'honneur de présenter à V. A. R. Je souhaiterais qu'elle voulût un jour avoir la curiosité de les confronter avec les miennes, et elle verrait que ces messieurs, quoique poëtes de profession, n'ont pas beaucoup moins mal réussi que moi.

Cette proposition, monseigneur, vous paraîtra peut-être tout aussi impertinente que l'excessive longueur de cette lettre. En effet, je ne puis excuser ni l'une ni l'autre que par la bénignité avec laquelle V. A. R. a reçu jusqu'ici tout ce qui lui est venu de ma part. C'est cette insigne bénignité qui m'inspire tant de hardiesse, tout comme elle m'a inspiré assez d'amour-propre pour oser me flatter que V. A. R. rend quelque justice à la pureté de la profonde vénération avec laquelle je suis, etc.

8. AU COMTE DE MANTEUFFEL.

Berlin, 10 janvier 1736.



Monsieur,

J'ai demandé à quelques-uns de vos amis quand vous reviendriez ici. Ils m'ont tous répondu : Il arrivera infailliblement aujourd'hui; et ce qu'il y a de curieux, c'est que cet aujourd'hui dure depuis huit jours. C'est ce qui m'a empêché de répondre à votre obligeante lettre, et ce qui m'en empêcherait encore, si l'impatience ne m'avait pris. C'est à elle que vous devez la présente; qu'elle vous trouve chez votre