<21>sait d'une santé parfaite, mais de cette gaîté qui pour l'ordinaire en est la suite et la preuve. Jouissez-en longtemps, Sire, et pour votre gloire, et pour le bien de la philosophie, à laquelle vous êtes si nécessaire.

Vous avez bien raison, Sire, dans les éloges que vous donnez à la conduite de notre jeune monarque. Il ne veut que le bien, et ne néglige rien pour y parvenir; il fait les meilleurs choix, et il vient encore de nommer pour successeur au duc de la Vrillière, qui part enfin à la satisfaction générale, l'homme le plus respecté peut-être de noire nation, et avec le plus de justice, M. de Malesherbes, qui concourra avec M. Turgot à mettre partout la règle, l'ordre et l'économie, bannis depuis si longtemps. Grande est l'alarme au camp des fripons; ils n'auront pas beau jeu avec ces deux hommes; mais toute la nation est enchantée, et fait des vœux pour la conservation et la prospérité du Roi. Je parle de ces deux vertueux ministres avec d'autant moins d'intérêt, qu'assurément je ne veux et n'attends rien d'eux. Le contrôleur général, à qui j'ai offert mes services, à condition qu'ils seraient gratuits, me disait, il y a quelques jours, qu'il voudrait bien faire quelque chose pour moi : « Gardez-vous-en bien, lui répondis-je; outre que je n'ai besoin de rien, je veux que mon attachement pour vous soit à l'abri de tout soupçon. » Enfin, Sire, toute la nation dit en chorus : Un jour plus pur nous luit; et elle espère que ses vœux seront exaucés. Les prêtres seuls font toujours bande à part, et murmurent tout bas, sans oser trop s'en vanter; mais le Roi connaît les prêtres pour ce qu'ils sont, ne fût-ce que par l'éducation qu'ils lui ont donnée. Il vient de récompenser du cordon bleu le seul honnête homme qui ait été parmi ses instituteurs; il fera sans doute justice des autres en n'écoutant point leurs conseils, s'ils s'avisaient de lui en donner.

On dit qu'on a envoyé à V. M. le détail des cérémonies du sacre : elle aura été indignée sans doute de l'affectation et je pourrais dire