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1. DE D'ALEMBERT.

(1746.)

L'amour de Votre Majesté pour les lettres, et les bontés dont elle comble ceux qui les cultivent, me font espérer qu'elle voudra bien me permettre de lui dédier ma dissertation sur la cause des vents,403-a que l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Berlin vient d'honorer du prix.403-b Quelque flatté que je sois du suffrage de cet illustre corps, la protection d'un prince aussi éclairé que Frédéric le Grand, et d'un monarque aussi admiré dans toute l'Europe, me toucherait encore infiniment davantage; et j'avouerai, Sire, que le principal motif qui m'a soutenu et animé dans mon travail a été le désir que j'avais de le rendre digne de vous. Si V. M., sensible à mes efforts, m'accorde la permission de faire paraître cet ouvrage sous ses auspices, je regarderai cette grâce comme le plus précieux avantage et comme la récompense la plus gracieuse.

Je suis avec un très-profond respect,



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant serviteur,
d'Alembert.403-c


403-a Voyez t. XXI, p. 297.

403-b Le 2 juin 1746. Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, p. 276 et 277.

403-c Le Roi a écrit de sa main au bas de cette lettre : « Un compliment obligeant, en lui insinuant qu'on aimerait mieux le voir lui-même ici que son livre. Fr. »