32. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Potsdam, 24 novembre 1764.



Madame ma sœur,

Je n'écris à Votre Altesse Royale que ce que je dis à tout le monde sur son sujet. Ces sentiments sont fondés sur la vérité et sur ma persuasion. Mais je ne m'étendrai pas sur ce sujet, pour ne point blesser, madame, votre extrême modestie; je me réduirai à ce que disait le perroquet de l'empereur Auguste : « Je ne dis rien, mais je n'en pense pas moins. » Voilà, madame, le silence que je garderai vis-à-vis de vous, en faisant des vœux pour votre conservation et pour tout ce<82> qui peut vous rendre la vie douce et agréable, en vous assurant de la haute considération et de la parfaite estime avec laquelle je suis, etc.