<552> Un écu, Sire, et votre nom, qu'elle nous accorde d'une manière si digne et si généreuse. Le maréchal de Richelieu a donné vingt louis; les souscriptions ne nous manquent pas; mais elles ne seraient rien sans la vôtre, et nous recevrons avec reconnaissance ce qu'il plaira à V. M. de donner.

Permettez-moi, Sire, de remercier par la même occasion V. M. de la grâce qu'elle a faite à M. Cochius en le nommant de l'Académie, et en lui accordant une pension; il est digne des bontés de V. M. par son respect et son attachement pour elle, par son mérite et par son peu de fortune. J'oserai en même temps, Sire, recommander de nouveau à ces mêmes bontés M. Béguelin, qui vient de donner dans les Mémoires de l'Académie d'excellentes recherches sur les lunettes achromatiques, très-propres à perfectionner cet objet important. Outre l'estime que je fais de ses talents, je lui dois encore de la reconnaissance pour quelques excellentes remarques qu'il a faites sur un de mes écrits qui a rapport au même objet.

Je suis avec le plus profond respect, la plus vive admiration, et une reconnaissance éternelle, etc.

P. S. L'Académie française, Sire, vient d'arrêter, d'une voix unanime, que la lettre dont V. M. m'a honoré serait insérée dans ses registres, comme un monument honorable à M. de Voltaire et aux lettres;a elle me charge, Sire, de mettre à vos pieds sa très-humble reconnaissance et son profond respect.


a D'Alembert écrit à Voltaire, de Paris, le 12 août 1770 : « Je lus hier à l'Académie française la lettre du roi de Prusse, et elle arrêta, d'une voix unanime, que cette lettre serait insérée dans ses registres, comme un monument honorable pour vous et pour les lettres. » Voyez les Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. LXVI, p. 383.