<339> et de volcans me sont un peu demeurées. C'est une chose si terrible, qu'il n'est pas étonnant que la crainte s'en communique de proche en proche, et que les hommes se soient toujours crus assurés de voir l'univers périr par le feu. Mais je sens que ces idées m'affligent, et qu'elles répandraient dans ma lettre l'humeur noire qu'elles m'inspirent. Il ne faut pas que les moments que V. M. veut bien employer à la lire deviennent ceux de l'ennui; ce serait mal reconnaître votre condescendance, et m'opposer moi-même au vœu le plus cher de mon âme, celui de vous savoir constamment heureux. On n'est pas fort heureux quand on s'ennuie. Recevez, Sire, avec votre bonté accoutumée les assurances de la haute estime et de l'admiration infinie avec laquelle je ne cesserai d'être, etc.

208. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

22 octobre 1777.



Madame ma sœur,

Ni Minerve, ni Mars, ni Bellone ne tiennent contre Votre Altesse Royale; ils doivent vous céder le pas. Le culte de la diva Antonio, est, à mon sens, le premier auquel je dois m'attacher, n'en déplaise à ces autres dieux; ils pourront m'en faire la mine, mais leurs autels manqueront d'encens, quand les vôtres en abonderont. Voilà, madame, leur arrêt prononcé. Il est bien juste que les grâces et les talents que nous admirons l'emportent sur la force d'un dieu destructeur comme Mars, sur une tracassière comme Bellone, et sur Minerve avec son hibou. Nous savons que V. A. R. a sacrifié au dieu de l'amitié, et qu'elle est allée voir à Aussig le prince de Teschen son beau-frère;a je


a Voyez t. V, p. 236, et t. VI, p. 221.