<269>J'écris tout ceci hardiment à V. A. R., parce que je la sais hors des terres de l'Église; j'aurais été trop circonspect pour lui en dire autant pendant son séjour de Rome, où mon hérétique bavardage aurait pu lui susciter des embarras. Je fais mille vœux pour que la fin du voyage de V. A. R. soit aussi heureuse que sa course l'a été jusqu'à présent. Je la remercie infiniment qu'elle daigne se souvenir d'une famille qui lui est dévouée, et qui est composée de ses admirateurs. Je prie V. A. R. de me compter pour tel à la tête de tous les autres, car je ne le cède à personne quand il s'agit des sentiments de considération et de la haute estime avec laquelle je suis, etc.

161. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIEDE SAXE.

Schleisheim, 30 juillet 1772.



Sire,

J'ai terminé ma course; je revois les foyers de mes pères. Quoique je sorte du plus beau climat de l'Europe, je n'en suis pas moins tentée de dire avec ce cardinal qui faisait de jolis vers, avant que de faire le ministre et le négociateur :

Non, l'air n'est point ailleurs si pur, l'onde si claire;a

et si dans cette onde les bons Bavarois n'ont pas de marée ni d'huîtres, ils y ont du moins de très-bonnes truites, dont ils ne se font pas faute.


a Ce vers est le trente-septième de l'Épître V du cardinal de Bernis, Sur l'amour de la patrie. Voyez ses Œuvres, A Paris, 1825, p. 277; voyez aussi t. IV, p. 38, et t. X, p. 123 de notre édition.