<243> emploie tout ce que le divin pouvoir te donne de minéraux salutaires, pour guérir et nous conserver de longues années la divine Antonia. Je te promets, ô source salutaire! d'exalter tes eaux, en prose et en vers, autant qu'un reste de souffle m'animera, et de publier de l'aurore au couchant que c'est à ta vertu que nous devons les jours de la princesse qui fait le plus grand ornement de l'Allemagne. Je te vouerai une chapelle à laquelle j'appendrai, pour signe du vœu que je fais, les bustes d'Oreste et de Pylade, de Thésée et de Pirithoüs. Ainsi soit-il!

Je suis avec autant d'attachement, de haute estime, que d'admiration, etc.

147. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 30 mai 1771.



Sire,

Les bontés de Votre Majesté sont infinies, comme elles sont inestimables. Si la tête m'en tournait un peu, si je croyais en effet ma conservation aussi importante que vous voulez bien me le dire, ne serais-je pas excusable de m'en rapporter au témoignage de Frédéric? Au moins, Sire, vos conseils seront exactement suivis. Quand je n'aurais pas cet attachement pour la vie que V. M. souhaite de me voir, et avec lequel plus ou moins on naît partout ailleurs que sur les bords de la Tamise, je désirerais encore avec passion de vivre pour admirer le héros du siècle, pour entendre ses grandes actions, et jouir de ses bontés. Je n'irai que le plus tard possible entretenir les ombres de ce mortel incomparable, qui leur a envoyé si nom-