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72. A LA MÊME.

Le 21 octobre 1766.



Madame ma sœur,

J'ai appris avec non moins de surprise que de douleur la maladie inopinée qui, madame, a menacé vos jours précieux; j'ai tremblé pour la vie d'une princesse qui fait l'ornement de l'Allemagne, et qui m'honore de son amitié. M. de Stutterheim m'a rassuré dans mes inquiétudes; il m'a fait dire que V. A. R. était hors de tout danger. Souffrez, madame, que je vous en témoigne ma sensibilité, mon contentement et ma joie. Je ne vous en dirai point davantage, madame, et je vous supplie surtout de ne me répondre que lorsque vos yeux, que cette maladie affaiblit, auront repris toute leur force. Je suis avec les sentiments d'admiration que vous me connaissez, etc.

73. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 24 novembre 1766.



Sire,

Le premier usage que je fais de mes yeux est pour témoigner à Votre Majesté à quel point je suis pénétrée de l'intérêt qu'elle a daigné prendre à ma maladie, et qu'elle m'exprime d'une façon si obligeante. Il est doux de se voir rendu à la vie, quand on peut se croire un objet agréable aux personnes que l'on aime et que l'on estime particulièrement. Je ne m'acquitte si tard de mes justes remercîments que pour vous montrer, Sire, ma docilité à vos ordonnances; et cette