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Tu naquis pour la liberté,
Pour ma maîtresse tant chérie,
Que tu vantes en vérité
Plus que Phyllis et qu'Émilie.
Tu peux avec tranquillité,
Dans mon pays, à mon côté,
La courtiser toute ta vie.
N'as-tu donc de félicité
Que dans ton ingrate patrie?

Je vous remercie encore, avec toute la reconnaissance possible, de toutes les peines que vous donnent mes ouvrages. Je n'ai pas le plus petit mot à dire contre tout ce que vous avez fait, sinon que je regrette le temps que vous emportent ces bagatelles.

Mandez-moi, je vous prie, les frais qu'occasionnera l'impression, et les avances que vous avez faites à ce sujet, afin que je m'acquitte, du moins en partie, de ce que je vous dois.

J'attends de vous des comédies, des savants, des ouvrages d'esprit, des instructions, et à l'infini des traits de votre grande âme. Je n'ai à vous rendre que beaucoup d'estime, de reconnaissance, et l'amitié parfaite avec laquelle je suis tout à vous.a


a La fin de cette lettre, depuis le vers :
     

Tu naquis pour la liberté,

est omise dans le t. LXV, p. 57 de l'édition de Kehl; mais ce fragment s'y trouve, l. c, p. 41, et 42 formant lettre à part, sous le no 20; c'est notre no 142.