<315> madame Caton, et de faire la patriote et l'héroïne. Je voulais consulter V. M. sur tout cela, et, en vérité, Sire, vous me devez vos avis, après la liberté que je prends si souvent de vous dire le mien. Je monte dans vos antichambres pour tâcher de trouver quelqu'un par qui je puisse faire demander la permission de vous parler. Je ne trouve personne; je m'en retourne, et mes vers partent sans votre approbation. Mais je déclare à V. M. que je me suis vanté que je vous ai dans mon parti, que vous trouvez très-bon qu'Aurélie ne s'avise point de vouloir être le soutien de Rome. J'ai encore ajouté, pour arrêter l'impatience de mes amis, que vous me faites l'honneur de penser comme moi, qu'il ne faut pas sitôt donner cet ouvrage au public, et que, s'ils donnent bataille malgré l'opinion d'un général tel que vous, ils seront battus. J'avais bien encore d'autres vers à vous montrer. J'avais à vous demander votre protection pour l'édition de ce Siècle de Louis XIV que je fais imprimer à Berlin. Mais je voulais encore demander à V. M. une autre grâce. Voici quelle est ma requête, Sire :

Je suis malade, et né malade. Je suis obligé de travailler presque autant que V. M. Je passe toute la journée seul. Si vous vouliez permettre que j'habitasse l'appartement voisin du mien, où M. de Bredowa a couché l'hiver dernier, j'y travaillerais plus commodément. J'y aurais un peu plus de soleil, ce qui est un grand point pour moi. L'appartement est tourné de façon que je pourrais travailler avec mon secrétaire. Les deux appartements sont d'ailleurs égaux, et si V. M. veut souffrir que je loge dans l'autre, elle me fera le plus grand plaisir du monde. C'est une fantaisie de malade peut-être, mais en ce cas, V. M. en aura pitié. Elle m'a promis de me rendre heureux.


a Voyez t. X, p. 153, et 156-166.