<238>pour elle. Je suis actuellement avec le sénat romain, et je tâche de mériter les suffrages de Frédéric le Grand,

De qui je suis avec ardeur
Le très-prosterné serviteur
Et l'éternel admirateur,
Sans être jamais son flatteur.

242. DU MÊME.

(Lunéville, août 1749.)

Sire, voici une des tracasseries que j'eus l'honneur de vous prédire il y a dix ans, lorsque, après avoir envoyé votre Antimachiavel en Hollande, par les ordres de V. M., je fis ce que je pus pour supprimer cet ouvrage.

J'avais tort, à la vérité, de vouloir étouffer un si bel enfant, qui s'est conservé malgré moi, et qui est un des plus beaux monuments de votre génie et de votre gloire.

Mais vous vous exprimez dans cet ouvrage avec une liberté qui n'est guère permise qu'à un homme qui a cent mille hommes à ses ordres. Je courus, comme vous le savez, Sire, chez l'imprimeur, et j'osai raturer sur Je manuscrit des endroits dont David pourrait se plaindre, s'il revenait au monde, et ceux qui pourraient être désagréables à des princes contemporains, et surtout à des têtes couronnées que vous avez toujours aimées.

V. M. peut se souvenir que le fripon van Duren, qui se dit aujourd'hui votre libraire, n'eut pas plus d'égard à mes ratures que le grand pensionnaire à mes représentations. Ce coquin avait fait