<201>Je n'ai point encore vu ceux dont V. M. a régalé M. de Maurepas;a mais j'en avais déjà vu quelques-uns de l'Épître à votre président des xx et des beaux-arts.

Le neveu de Du Gay-Trouin,
Demi-homme et demi-marsouin,b

avait déjà fait fortune. Nos connaisseurs disent : Voilà qui est du bon ton, du ton de la bonne compagnie; car, Sire, vous seriez cent fois plus héros, nos beaux esprits, nos belles dames, vous sauront gré surtout d'être du bon ton. Alexandre, sans cela, n'aurait pas réussi dans Athènes, ni V. M. dans Paris.

L'Épître sur la Vanité et sur l'Intérêt m'a fait encore plus de plaisir que ce bon ton et que la légèreté des grâces d'une Épître familière. Le portrait de l'insulaire,

Qui de son cabinet pense agiter la terre,
De ses propres sujets habile séducteur,
Des princes et des rois dangereux corrupteur, etc.,c

est un morceau de la plus grande force et de la plus grande beauté. Ce ne sont pas là des portraits de fantaisie. Tous les travers de notre pauvre espèce sont d'ailleurs très-bien touchés dans cette Épître.

Des fous qui s'en font tant accroire
Vous peignez les légèretés;
De nos vaines témérités
Vos vers sont la fidèle histoire;
On peut fronder les vanités
Quand on est au sein de la gloire.

Je croirais volontiers que l'Ode sur la Guerred est de quelque


a Ces vers nous sont inconnus.

b Voyez t. XI, p. 62.

c Voyez t. X, p. 80.

d L. c., p. 29.