<75> pour la justesse des idées, ni pour la bonté de la poésie; c'est enfin, de l'aveu des connaisseurs, le morceau le plus complétement beau qui soit sorti de sa plume. Comme il est dédié à V. M., et qu'elle y est citée plus d'une fois à propos des principes qui y sont établis, je ne doute point que l'auteur ne l'ait envoyé à V. M. Cet ouvrage n'est point imprimé; il n'est pas même possible d'en avoir de copie.

Je n'ose parler à V. M. du sujet qui fait en ce moment l'entretien de toute l'Europe. Tout ce qu'il laisse envisager me pénètre plus que je ne pourrais l'exprimer. Ma destinée, Sire, m'a fait deux patries; je suis né citoyen zélé de l'une, la reconnaissance m'attache éternellement à l'autre; et je trouvais une satisfaction infinie à pouvoir former des vœux qui étaient toujours réunis dans leur objet. L'époque qui pourrait les séparer ne sortira jamais de ma mémoire, et m'intéressera toujours le plus sensiblement. Je supplie V. M. de permettre cet aveu au dévouement si sincère et si durable qu'elle me connaît pour elle. Je suis avec le plus profond respect, etc.

41. A M. DARGET.

Potsdam, 16 février 1756.

J'ai reçu vos deux lettres, datées toutes les deux du même jour et contenant les mêmes choses, à l'exception d'une, où vous me faites part de vos alarmes sur la convention de Londres; mais je suis surpris qu'un homme comme vous, accoutumé aux affaires, ait pris pour des faits vrais des discours et des raisonnements du peuple. Soyez tranquille, ma convention ne trouble en rien la bonne har-