<21> votre époux. Épouse chérie, tendre mère, ces noms qui faisaient autrefois vos délices ne sauraient, dans ce moment terrible, qu'augmenter vos tourments. Je souhaiterais bien pouvoir y apporter quelque adoucissement; mais ma philosophie ne refuse pas à la nature ses droits respectables, et ne blâme pas les agitations dont votre cœur est déchiré. Tout ce qui me reste, c'est de partager votre affliction avec vous, de former des vœux pour la conservation de votre époux, et de vous renouveler les assurances que je ne discontinuerai jamais de vous accorder, et à vos enfants, ma bienveillance et protection royale. Sur ce, etc.

AUX ENFANTS DE LA COMTESSE DE SKORZEWSKA.

Potsdam, 19 novembre 1773.

La mort de votre mère m'a sensiblement touché. C'était une personne de mérite, et dont les talents et les qualités personnelles me rendront la mémoire à jamais précieuse. Mais je sens en même temps tout ce que ce coup a d'accablant pour vous. A peine relevés de la juste douleur de la perte de votre père, cette mort vous ravit encore l'unique appui et le meilleur guide de votre jeunesse, et cette situation excite toute ma compassion. Ne vous abandonnez cependant pas trop à ces tristes idées. Votre religion peut apporter quelque adoucissement à votre affliction et la tenir dans de justes bornes, et, s'il vous faut encore d'autres ressources, vous les trouverez dans cette