<376> politique; j'en suis si las, que, si une fois je pouvais trouver la fin de cette malheureuse guerre, je crois que je renoncerais au monde. Adieu, mon cher; je vous embrasse.

256. DU MARQUIS D'ARGENS.

Berlin, 27 juillet 1762.



Sire,

Lorsque j'ai eu l'honneur de recevoir votre dernière lettre, je savais depuis quatre jours l'événement arrivé en Russie. Comment est-il possible qu'on n'ait pu ni le prévoir ni l'empêcher dans le temps que tout semblait se réunir pour montrer qu'on devait s'y attendre? La façon dont pensaient les Russes qui passaient par Berlin, les discours du ministre de Russie à la Haye, les lettres qui venaient de Pétersbourg, tout cela présageait ce triste événement. Il y a six semaines qu'un ministre étranger à la cour de Russie écrivit ici à un ministre bien intentionné pour vos intérêts tout ce qui est arrivé; il lui prédisait qu'on verrait bientôt, si l'on n'y prenait garde, ce qui n'a été que trop effectué. Ayant vu cette lettre, je conseillai à ce ministre de parler au comte de Finck, et il l'avertit de ce qu'on lui mandait. Malheureusement cet avis n'a servi de rien. Si V. M. se rappelle ma dernière lettre, elle verra actuellement que les craintes que je lui témoignai, et que j'exprimai à mots couverts, n'étaient que trop bien fondées. Dieu veuille que celles que j'ai sur la continuation de la paix soient fausses! Vous me dites, Sire, que toutes les troupes russes retourneront en Russie; je le souhaite. Mais M. de Saldern, envoyé du Holstein, homme dévoué à V. M., me dit encore hier qu'il n'en