<239> épargne une dissertation politique qui certainement vous aurait ennuyée. On m'interrompt, on ne veut que six ou sept choses à la fois de moi. Je pardonnerais à mes importuns et à ces fâcheux, s'ils ne troublaient pas la conversation que vous me permettez de faire de temps en temps avec vous, madame. Je vous demande mille excuses de l'encre qui tache ma lettre, de mes incongruités, de mon ineptie, en vous suppliant de me croire avec un cœur rempli d'estime et de reconnaissance,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le fidèle cousin, ami et serviteur,
Federic.

37. A LA MÊME.

Leipzig, 27 décembre 1762.



Madame ma cousine,

Je suis pénétré, ma divine duchesse, de vos procédés nobles et généreux. Je vous rends mille grâces de la minute que vous daignez me communiquer. Qu'elle fasse l'effet que nous espérons, ou qu'elle soit inutile, je n'en sens pas moins le prix de votre amitié officieuse et de vos louables intentions, et je bénis le ciel, qui, en suscitant d'un côté des ennemis pour me persécuter, me fait trouver d'un autre de ces âmes toutes célestes dont l'amitié généreuse et toutes les vertus devraient servir éternellement de modèles et d'exemples au monde. Si la conduite d'un Bute m'inspire des sentiments d'aversion pour le genre humain, vos vertus, mon adorable duchesse, me réconcilient