<193> tout lieu d'espérer que les Suédois seront les premiers à revenir de leur égarement, et alors nous aurons les coudées plus franches, ce qui doit nécessairement donner une autre face aux affaires. J'avoue que ces remèdes éloignés ne sont guère consolants pour ceux qui souffrent; mais, comme le printemps n'est pas fort éloigné, j'espère qu'alors vous aurez lieu d'être contente de ma fidélité et de mon zèle. En vérité, madame, la conduite que les Français ont tenue à votre égard est un opprobre éternel pour toute leur nation, et dont les auteurs les plus éloquents ne les laveront jamais dans leurs ouvrages. Je ne vous parle point des Autrichiens. L'on est si accoutumé à leur impertinence ordinaire, qu'il n'y aurait que leurs bons procédés qui paraîtraient étranges. Souffrez, madame, que, au renouvellement de l'année, je joigne mes vœux à ceux de tous ceux qui ont le bonheur de vous connaître, pour votre prospérité et pour votre conservation; personne ne s'y intéresse avec plus de passion que,



Madame,

Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.

5. A LA MÊME.

Breslau, 3 février 1758.



aMadame,

Soyez persuadée, je vous supplie, que les nouvelles marques que vous venez de me donner, par votre lettre du 25, de vos bontés et de votre amitié pour moi m'ont vivement pénétré. Je vous en suis infiniment obligé, et n'en perdrai jamais le souvenir. Il est vrai que les affaires paraissent bien brouillées dans le moment présent, ce qui cependant


a Cette lettre, de la main d'un secrétaire, n'est pas signée dans le manuscrit original.