<14>J'attends de vos nouvelles, et je me flatte que vous voudrez bien avoir soin de tout ce qui regarde ces impressions, auxquelles je m'intéresse beaucoup. Adieu, mon cher Algarotti; vous pouvez être persuadé de toute mon estime.

Federic.

6. AU MÊME.

Remusberg, 19 mai 1740.

A ma muse vive et légère
Ne fais pas trop d'attention;
Mes vers ne sont faits que pour plaire,
Et non pour la dissection.

Vous entrez dans un détail des Épîtres que je vous ai envoyées, mon cher Algarotti, qui me fait trembler. Vous examinez avec un microscope des traits grossiers qu'il ne faut voir que de loin et d'une manière superficielle. Je me rends trop justice pour ne pas savoir jusqu'où s'étendent mes forces. Indépendamment de ce que je viens de vous dire, vous trouverez dans cette lettre deux nouvelles Épîtres, l'une sur la nécessité de l'étude,a et l'autre sur l'infamie de la fausseté.b J'y ai ajouté un conte sur un mort qu'on n'a point enterré, puisqu'un prêtre avait promis sa résurrection.c Le fond de l'histoire est vrai au pied de la lettre, et semblable en tout à la manière dont je l'ai rapporté; l'imagination a achevé le reste.


a Voyez t. XIV, p. 94-101.

b Voyez t. XI, p. 91-97.

c L. c., p. 116-121.