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AU LIEUTENANT DE KALCKSTEIN.392-a

Magdebourg, 13 juin 1747.

Pour répondre à votre lettre du 8 de ce mois, je vous dirai que, si j'ai encore quelque égard pour vous, ce n'est pas à cause de vous, qui vous en êtes rendu indigne par votre action très-étourdie, mais par considération pour votre digne et brave père. Cependant je trouve bon de vous placer au régiment de Flanss; c'est pourquoi vous devez vous y rendre, sans passer par Berlin ou ses environs, et sans vous y faire voir. Au reste, le malheur dont vous êtes cause vous pourra servir de remède et de correction de votre fougueux tempérament, que vous devez brider et soumettre à la raison, pour ne jamais retomber dans des fautes si condamnables, qui m'obligeraient de vous abandonner sans considération à la rigueur de la justice. Surtout vous devez reconnaître votre tort, sans chercher à l'excuser aucunement; car un pécheur qui veut s'exculper s'attire une double punition, et rend son émendation fort suspecte. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

Federic.


392-a Louis-Charles de Kalckstein, qui fut élevé au grade de feld-maréchal le 20 mai 1798.