19. AU MÊME.

(Camp de Soor) 2 octobre 1745.



Mon cher Duhan,

Je suis pillé totalement.322-a Je vous prie de m'acheter et faire relier :

Boileau, in-octavo, la belle édition avec les notes; peut-être la trouverez-vous dans la bibliothèque de Jordan :

Le Discours sur l'histoire universelle de Bossuet, octavo;

Les Tusculanes de Cicéron;

Les Philippiques et les Catilinaires;

Lucien, traduit par d'Ablancourt;

L'édition dernière de Voltaire, en cinq petits volumes;

L'édition de la Henriade, de l'an 28 ou 32, à part;

Horace, de la traduction de Pellegrin, deux volumes in-octavo;

<323>Les Poésies de Gresset;

La bonne et dernière édition de Chaulieu, grand octavo;

Rousseau, la belle édition in-octavo, beau papier :

Feuquières, octavo;

Les Deux dernières campagnes de Turenne, petit octavo;

Le Poëme de Fontenoy;

Les Lettres persanes, deux petits volumes.

Faites-moi le plaisir, mon cher, de me trouver ces livres et de me les envoyer promptement; je crois que vous trouverez cet assortiment dans la bibliothèque de mon cher Jordan.

Adieu, mon ami. J'en ai réchappé belle le 30, ce qui me procure le plaisir de vous assurer encore une fois de la tendre amitié et de la reconnaissance que j'ai pour vous.

Federic.


322-a Le Roi avait perdu ses bagages à la bataille de Soor, le 30 septembre 1745. Voyez t. III, p. 108.