<58> le temps, et que je lui recommande le soin de sa santé. Mes amitiés à toute l'aimable société. Sum totus à toi. Knobelsdorff pourra me rapporter tout ce fatras d'écriture.

3. AU MÊME.

Ce 13 avril 1739.



Doctissime, sapientissime Jordane!

Les enfants de Fouqué,a dont je me suis chargé, doivent être mis au collége français de Berlin, qui est derrière ma maison. Ayez la bonté de prévenir les gens de ce collége, afin qu'on les reçoive, et qu'ils y soient entretenus à mes dépens, sur le pied du jeune Beausobre. Il faut qu'on leur fasse faire leurs humanités, et je réglerai le reste à mon arrivée à Berlin; je payerai alors tous les frais et dépens, qu'ils n'ont qu'à avancer jusqu'alors.

Je vous souhaite santé et contentement à Remusberg, et je vous prierai de me rendre visite lorsque nous serons un peu moins affairés. Voici une épitaphe que j'ai faite sur G ...,b à la réquisition de personnes auxquelles je n'ose ni ne puis rien refuser.

Ci-gît un maréchal, un ministre, et, de plus,
Un grand financier, un chanoine laïque.
Passants, qui connaissez sa fourbe politique,
Laissez dans l'oubli confondus
Et ses vices, et ses vertus.


a Le capitaine Fouqué eut avec le prince Léopold d'Anhalt-Dessau des démêlés qui le forcèrent à quitter le service de Prusse. Il entra dans l'armée danoise.

b Le feld-maréchal de Grumbkow, mort le 18 mars 1739. Voyez t. XIV, p. 194, et t. XVI, Avertissement, no IV, et p. 37-107.