<40> lieux détruits par Titus, et que la sagesse et les plaisirs ont établi leur domicile dans l'aimable maison dont vous et Voltaire êtes les divinités.

Si vous vous apercevez à Bruxelles de quelque légère fumée, d'une odeur d'ambre et d'un vent du nord, souvenez-vous que ce sont nos encens, et que vous ne recevez d'aucun lieu de la terre un culte aussi pur et des hommages aussi sincères que le sont les nôtres.

Je suis avec une très-parfaite estime,



Madame,

Votre très-affectionné ami.

19. DE LA MARQUISE DU CHATELET.

Versailles, 25 avril 1740.



Monseigneur,

J'envoie enfin à Votre Altesse Royale mon Essai de métaphysique; je souhaite et je crains presque également qu'elle ait le temps de le lire. Vous serez peut-être aussi étonné de le trouver imprimé que j'en suis honteuse; les circonstances qui l'ont rendu public seraient trop longues à expliquer à V. A. R. J'attends, pour savoir si je dois m'en repentir ou m'en applaudir, ce que V. A. R. en pensera. Je me souviens qu'elle a fait traduire sous ses yeux la Métaphysique de Wolff, et qu'elle en a même corrigé quelques endroits de sa main;a ainsi j'imagine que ces matières ne lui déplaisent point, puisqu'elle a daigné employer quelque partie de son temps à les lire.

V. A. R. verra par la préface que ce livre n'était destiné que pour l'éducation d'un fils unique que j'ai, et que j'aime avec une tendresse


a Voyez t. XVI, p. 298.