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4. DU MEME.

Berlin, 22 juillet 1748.



Sire,

Pardon, si j'occupe quelques moments de Votre Majesté par des détails académiques; un esprit universel trouve du temps pour tout, et nous attendons de V. M., qui orne nos recueils de ce qu'ils ont de plus précieux,a qu'elle daigne encore nous diriger de la manière de les faire paraître. La mort du sieur Haude nous met à portée de faire quelques changements avantageux dans la forme des volumes que nous donnerons désormais au public, et j'ose demander à V. M. sur cela ses lumières et ses ordres.

Nous avons certains mémoires latins dont nous ne pouvons donner que des traductions fort imparfaites, soit parce que le français n'a point plusieurs termes équivalents à ceux que les chimistes d'Allemagne ont latinisés, soit parce que nos traducteurs les ignorent. D'autres mémoires de messieurs nos gens du collége tirent une partie de leur mérite de l'élégance de leur style latin, que l'expérience nous apprend qu'ils ne conservent pas dans notre langue. Les uns et les autres de ces auteurs se plaignent des traductions, et peut-être même le public s'en plaindra-t-il aussi. J'ose donc demander à V. M. si elle approuverait que ceux de ces mémoires qui ne peuvent être traduits sans beaucoup perdre demeurassent dans la langue où ils ont été écrits, et qu'on suppléât à ce mélange de français et de latin par une histoire française qui contînt l'extrait de tout, où l'on tâcherait d'humaniser ces sublimes élégances romaines, les ténèbres de la chimie et les horreurs de l'algèbre.

J'attends les ordres de V. M. pour savoir si nous devons nous pro-


a Voyez t. I, p. XXXVII; t. VII, p. 11; t. IX, p. II, VI, VII et X; et t. X, p. 25.