<340> à savoir s'il est écrit dans le livre du destin qu'elles y combattront, ou qu'elles ne feront que se regarder.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect,



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant serviteur,
M. de Saxe.

5. DU MÊME.

(Septembre 1746.)



Sire,

J'ai reçu la lettre que Votre Majesté m'a fait la grâce de m'écrire le 18 août, et j'ai à vous demander pardon, Sire, si je n'ai pas répondu plus tôt à V. M. Mes occupations ont été moins la cause de mon silence que l'incertitude des événements, et mon amour-propre aurait été trop humilié, si j'avais annoncé des je ne sais à V. M. pour justifier ma conduite. Mais Namur est pris, et, quoique je me sois affaibli de soixante-deux bataillons et d'autant d'escadrons, j'ai contenu M. le prince Charles, qui est actuellement vis-à-vis de moi, à une portée de canon; un petit ruisseau nous sépare. Je ne crois cependant pas qu'il m'attaque, et je crois avoir beaucoup fait de l'avoir obligé de m'abandonner Namur et de se retirer par un pays où son armée a souffert considérablement, sans m'être commis à un combat toujours douteux lorsque l'on n'a pas des troupes sur la discipline desquelles l'on peut compter.