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161. A M. JORDAN.

Neisse, 1er juillet 1742.

Federicus Jordano, salut. Votre lettre m'a beaucoup diverti par rapport aux propos du public. Je ne connais point le Magasin dont vous me parlez, et personne ne l'a même ici. Les vers de Francheville sont traînants et ennuyeux. La pointe du conte n'est pas assez aiguisée; en un mot, il ne fait point rire, c'est pourquoi je le condamne. Vous voyez, par les lieux d'où je date mes lettres, comme je m'approche tout doucement de chez vous, et comme les événements se succèdent.

Je fais travailler ici à de grands ouvrages; cet endroit doit devenir la barrière de l'État et la sûreté de mes nouvelles conquêtes. Je dirige d'ici les nouveaux arrangements de la province; je règle les affaires de droit, et j'arrange les économiques, peut-être aussi dérangées que les premières.

Enfin, je compte toujours être à Berlin le 12 de ce mois, et vous y assurer verbalement de tout le galimatias de tendresses et protestations que l'on fait à ses amis lorsqu'on ne les a vus de longtemps. Vale.

162. AU MÊME.

Breslau, 5 juillet 1742.

Federicus Jordano, salut. Voici la dernière lettre que je vous écrirai de ce voyage. J'ai rempli ma tâche en entier, j'ai fini toutes mes affaires, et je reviens dans ma patrie avec la consolation de n'avoir aucun reproche à me faire envers elle.