« <111>struire des moyens que la reine de Hongrie mettra en usage pour sauver au Grand-Duc la honte dont cette action affreuse le couvrira, si l'on ne parvient pas à faire connaître la fausseté de cette ignominieuse accusation. »

On a chanté le Te Deum à Vienne; j'ai fait sur-le-champ ce quatrain à l'ouïe de cette nouvelle.

Croyez-vous que pour la victoire
Le Te Deum à Vienne s'est chanté?
Non, mais Neipperg à Dieu donne la gloire
D'un grand péril promptement évité.

Dieu conserve V. M.! Je ne fais plus d'autre prière, c'est mon Pater de tous les jours.

J'ai l'honneur d'être, etc.

53. A M. JORDAN.

(Avril 1741.)

Mon cher Jordan, je te remercie de tes deux lettres, que je viens de recevoir. Je voudrais pour ma consolation que tu me donnasses des nouvelles de ton entière convalescence. Sois tranquille, mon enfant, pour ce qui nous regarde. Nos affaires sont en bon train, et je crois que nous serons dans peu de jours maîtres de Brieg.a

L'ami Duhan se porte fort bien, et trotte comme un jeune homme. Nous avons beaucoup de fatigues, que je supporte mieux que je n'aurais dû l'attendre de mon tempérament. Je suis fort occupé à présent à régler les préparatifs du siége. Notre gros canon est arrivé un peu tard, sans quoi la ville serait déjà à nous.


a Voyez t. II, p. 87.