5. DE FONTENELLE.

Paris, 23 juin 1740.



Sire,

Je croyais qu'à votre avénement à la couronne je n'aurais qu'à féliciter Votre Majesté sur l'attente où était l'Europe entière de tout ce que promettaient vos grandes qualités et les commencements de votre vie. Mais j'apprends de toutes parts que votre caractère, impatient de se développer, a éclaté dès les premiers moments de votre règne, et par des discours, et par des actions véritablement dignes d'un roi. Vous voilà donc engagé, Sire, et plus que jamais; mais<218> heureusement vous ne l'êtes qu'à suivre vos inclinations naturelles. Pourquoi ne puis-je pas espérer de jouir pendant toute sa durée du beau spectacle que vous allez donner au monde? J'ose me flatter que j'y aurais été bien sensible. Je suis avec le plus profond respect, etc.