<83> désespoir d'avoir à vous entretenir de choses chagrinantes regardant ma pauvre sœur de Baireuth. Le Roi la traite avec le Margrave que c'est une pitié; je tâche de lui fournir pour le nécessaire, car, ma foi, elle n'a pas de quoi subsister. Pourvu donc que le Roi ne parle pas si terriblement sur son sujet, elle serait contente, car il traite le Margrave de sot, de bête, ce qui met ce prince au désespoir. Je ne saurais jamais assez vous marquer ma gratitude, ni reconnaître jusqu'à la quatrième génération le grand plaisir que vous et le général S. me ferez en tirant ces misérables innocents, ces pauvres malheureux, seulement de façon qu'ils ne soient plus injuriés du Roi. 11 me semble que c'est le moins qu'ils peuvent prétendre, et le moins qu'on leur doit. Le Roi a refusé dernièrement tout net deux mille écus à ma sœur. Quelle mortification de se voir refuser, et cela, dans la misère! Je connais votre bon cœur, mon cher ami, et je sais que vous compatirez à cela. Vous pouvez compter aussi que je sais les obligations que je vous dois de ce que vous m'avez tiré de mon malheur, et je vous assure sur mon honneur que je les reconnaîtrai bien envers vos enfants. Mais je vous prie de penser à ma pauvre sœur, et de croire que tout ce qui m'est arrivé à moi ne m'est pas si sensible que ce qui lui arrive; tout ceci soit dit entre nous. Adieu, mon très-cher ami; les effets montreront que je suis homme de parole, et que je suis de tout mon cœur et bien cordialement, etc.

31. AU MÊME.

Ruppin, 25 janvier 1733.



Monseigneur mon très-cher ami,

Je vous rends mille grâces des bons souhaits que vous me faites à l'occasion de l'anniversaire de ma naissance. Vous pouvez compter