<74> m'attendent. Vous pouvez compter que je ne boirai pas un verre avant que d'avoir bu celui de votre santé, qui, je vous assure, m'est fort précieuse, étant de tout mon cœur et avec bien de l'amitié, mon cher ami, etc.

Frederic.

Je vous renvoie ci-joint l'incluse de la vôtre.

22. AU MÊME.

Ruppin, 23 octobre 1732.



Mon très-cher ami,

J'apprends que l'on a donné de mauvaises impressions au Roi sur mon chapitre, et que l'on me fait passer pour un athée devant lui. Je suis au désespoir de l'apprendre, et, n'y ayant rien de plus faux au monde, je vous prie de me dire de quel moyen il faudrait se servir pour le détromper et pour faire cesser ces bruits. Le meilleur est que je suis bien éloigné d'avoir les sentiments que l'on m'impute, et que je ne sais pas seulement d'où ces bruits peuvent être venus, car je crois qu'en aucun lieu du inonde l'on ne parle moins de thèses de religion que chez moi; mais je crois que le tout se fonde sur ce que j'ai eu le plaisir de vous écrire dernièrement, et que ce ne sont que des aigreurs de prêtres. A peine ai-je surmonté une difficulté, qu'il y en a une autre qui se présente; à la fin je croirais que j'ai la tête de Méduse à combattre, ou bien celle de Cerbère à cent tètes. Je vous prie de continuer d'être mon secondant, et je prendrai bon courage, vous assurant que je ne cesserai jamais d'être avec beaucoup d'estime et de considération, etc.

Frederic.