<71> cela, au plus vite. Je suis embarrassé autant que je puis, et je vous prie de m'aider; je dois faire plus, et si je sais comment, je veux être pendu. Je vous prie donc de me montrer en cette occasion si, comme vous avez déjà fait en tant d'autres, vous êtes mon ami; quoique je n'en doute point, ceci ajoutera infiniment aux obligations que je vous ai déjà, étant avec toute l'estime imaginable, etc.

Frederic.

20. AU MÊME.

Ruppin, 13 octobre 1732.



Mon très-cher ami,

J'ai reçu avec bien du plaisir les deux lettres que vous avez eu la bonté de m'écrire, et je vous assure que je me suis représenté le repas que vous avez donné au Roi, tout comme si j'y avais été. La scène de Nossig m'a beaucoup déplu, car les jeux de main finissent mal, pour l'ordinaire. Je serais fort surpris, si le Roi mettait Degenfeld à la tête des gendarmes, et, à vous dire la vérité, je doute beaucoup que cela se fasse. Pour ce qui regarde M. Hille, j'espère qu'il tâchera de se faire des amis en Prusse; c'est une chose essentiellement nécessaire à chacun, et principalement quand on est dans un pays étranger. Ce que vous me mandez, mon cher général, des nouvelles que l'on débite sur mon compte en Poméranie, je puis vous assurer que j'en suis fort en repos, car, quand on n'a rien à se reprocher, alors l'on peut aller le nez en l'air. Mais je suivrai pourtant votre conseil, et je dirai, sans faire semblant de rien, à Wolden que j'avais entendu que l'on débitait tant de nouvelles sur mon compte, et que jusqu'en Poméranie il y avait des personnes médisantes qui se mêlaient de raisonner sur mon chapitre, et que, si j'apprenais un jour