<57> soit fort content, puisqu'il a conté qu'il était charmé de V. A. R., de ce que, lui ayant proposé un autre mariage dont on parle tant, elle lui a répondu qu'elle ne manquerait pas à sa parole, et qu'elle prendrait la communion là-dessus, enfin que V. A. R. s'était expliquée avec des sentiments si filials envers lui, qu'il mourrait content. Je ne puis concilier cela avec l'aigreur qu'il y a dans la conversation contenue dans celle de V. A. R.; du reste, V. A. R. a répondu en homme de droit, en disant que l'on ne pouvait aimer ce qu'on ne connaît pas à fond, et que pour le mépris, on ne le doit avoir que pour des personnes qui le méritent, cas dans lequel la princesse n'est pas. Pour l'amour, on ne se le donne, ni cela veut être forcé; tout ce que je souhaite à la future épouse de V. A. R., c'est une humeur douce, et de ne porter jamais sur elle de microscope par rapport à de certaines manières de son futur époux, beaucoup de patience, point de gêne, et aucune jalousie. Si j'étais son aga, voilà ce que je lui imprimerais bien fortement. J'envoie à V. A. R., sous le secret de la plus inviolable fidélité, une lettre que je reçois de ma fille, à laquelle j'ai ordonné de me mander ce qu'elle observait à la foire de Brunswic, et je crois qu'on ne se peut expliquer ni plus naïvement ni plus naturellement. Mais comme les matières sont délicates, je la supplie de me renvoyer cette lettre, puisqu'elle ne voudrait pas rendre malheureuse une personne qui écrit à son père, et pas par communication du Prince royal.

LA FILLE DE M. DE GRUMBKOW A SON PÈRE.

Quedlinbourg, 29 août 1732.

Pour m'acquitter de mon devoir et en même temps pour exécuter ses ordres, j'ai l'honneur de lui mander que j'ai trouvé la princesse